Un nouveau chapitre

Cela fait un petit bout de temps que je n’ai pas pris le temps d’écrire sur ce blog. Il est temps de revenir sur ces derniers mois et tous les changements qui arrivent tout doucement dans mon quotidien.

Cet automne 2019 est pour moi l’ouverture d’un nouveau chapitre. Après avoir quitté mon travail de designer il y a un an, je me lance dans l’aventure du Fournil de la Cormerie. 

Une boulangerie proposant des pains, brioches et biscuits bio, sur fermentation naturelle. Je croise fort les doigts pour pouvoir sortir mes premiers pains en Janvier 2020.

Lancer un tel projet est pour moi un investissement émotionnel, physique mais aussi financier.  Pour donner un petit élan au projet, j’ai décidé de lancer une campagne Ulule ! Retrouvez la page du projet en cliquant sur ce lien

Aujourd’hui j’ai eu envie de partager avec vous mon cheminement, mes pensées, mes doutes et mes apprentissages. Allez, hop je vous embarque 🙂

Ce sujet sera divisé en deux articles,
le deuxième sera publié dans quelques jours 😉

Les racines du projet

Quand on se pose trop de questions

J’ai commencé à travailler en tant que designer en 2013. Mes journées se passaient devant un écran, à créer des interfaces web, quelques illustrations, étudier des comportements d’utilisateurs. J’ai eu la chance de pouvoir travailler dans des pays comme la Suède et les Pays-Bas qui ont énormément influencé ma vision du travail. Le Lagom (le ni trop ni trop peu Suédois) appliqué au travail.

Si j’ai pu être carriériste pendant quelques temps durant mes études, cela m’est vite passé. Je cherchais davantage l’équilibre et le juste salaire qui me permette de vivre au quotidien.

Après quelques années à travailler dans l’univers des start-up j’ai commencé à me poser des questions sur mon travail. Cela allait de paire avec une ouverture vers des lectures au sujet de notre impact sur notre planète, la découverte de l’anthropocène, et nos envie de mettre les mains dans la terre.

Quel est le sens de mon travail ? Quel est ma participation au bien commun ? Quel est ma place au sein de la société ? Et si mon travail venait à ne plus exister, y aurait-il un manque ? Qu’ai-je envie de transmettre ? Quel monde ai-je envie de léguer aux générations futures ?

Ces questions tournaient en boucle dans ma tête. Plus je m’en posais, plus je souhaitais comprendre, trouver des réponses. J’écoutais des podcasts, je lisais des articles, j’ai mis un pied dans la littérature paysanne.

Quel est notre rapport à la terre ? Qui sont les gens qui produisent notre nourriture ? Et ces vagues de départ à la retraite chez les paysans, comment allons-nous nous nourrir ensuite ?

J’ai commencé à comprendre que je n’allais pas pouvoir faire ce métier de designer toute ma vie. Qu’il était peut-être l’heure d’envisager une bifurcation. Nous n’avons pas d’enfant, pas de maison à rembourser, c’était la meilleure période pour penser au changement.

Planter les mains dans la terre

Et si je travaillais avec des enfants ? Dans l’artisanat ? J’aime créer de mes mains, alors pourquoi pas ? Et si je faisais pousser mes propres herbes médicinales ? Et si je faisais pousser mes céréales, ce serait le premier maillon de l’alimentation ? 

Le projet de la boulangerie n’est pas arrivé d’un coup. Je suis passé par des mois de recherche en moi même, de questionnements.

J’ai eu besoin de prendre un peu de temps pour moi, loin des écrans pour tenter de répondre à toutes mes questions.
J’ai pris quelques jours de congés et je suis partie effectuer une semaine de Woofing. Oh, pas loin de Nantes, je suis partie entre la Mayenne et l’Anjou, dans une ferme maraichère. C’était à la fois bien trop court et tellement dense. Une semaine loin de mes repères. Une semaine à travailler de mes mains. J’avais besoin de me prouver que je pouvais faire autre chose que d’être assise à mon bureau toute la journée.
Je suis revenue de cette expérience certaine qu’il me fallait changer de voie.

Quelques semaines plus tard, je pars faire un stage d’une journée dans le Morbihan pour apprendre à faire mon pain au levain à la maison.
Depuis notre passage à Amsterdam, je suis tombée amoureuse du pain au levain, cette saveur particulière avait touché mon coeur, mon âme.
Cette journée de stage, le premier contact avec le levain, fut marquante. Toucher la pâte, façonner, sentir l’avancée de la fermentation jusqu’à la cuisson dans ce four à bois. Je me suis sentie tomber amoureuse.

Et puis, je n’ai plus arrêté. Chaque semaine, notre pain au levain. Chaque semaine, j’essaye d’améliorer mes pains. J’apprivoise Firmin.

Placer la première pierre

Les idées commencent doucement à se mettre en place. Le pain est un élément central de notre alimentation. Un pain au levain, bon pour les papilles, bon pour le corps. Riche en saveurs, abordable pour le porte-monnaie. Travailler le pain au levain, c’est travailler avec le vivant.

Et si je pouvais nourrir des familles avec mes pains ? Et si je pouvais valoriser le travail de nos paysans en utilisant des farines locales ? Et si j’arrivais à proposer des pains bons pour nos papilles, propres pour notre planète et juste pour le consommateur ?

En parallèle, je passe mon CAP Boulanger en candidate libre. Je passe deux semaines dans un fournil aux environs de Nantes. Je me confronte au quotidien de la boulangère. En septembre 2018, je quitte mon poste, mon ordinateur, Nantes et mes collègues. C’est une page qui se tourne.

Placer la seconde pierre

Nous partons nous installer à Clisson, à 45mn au sud de Nantes. Nous profitons de notre jardin, je me donne un an pour réfléchir à mon projet. Rencontrer des boulanger·ère·s et des paysans-boulangers. C’est une année riche. J’apprend de nouvelles techniques, je découvre différents fours, je rencontre des hommes et des femmes qui transmettent. Et puis je me retrouve aussi.
Lors d’un stage, vient la question :

Et toi, quand est-ce que tu lances ton projet et où ?

J’ai besoin de réfléchir. Je marche, je marche, dans les bois, le long de la sèvre, au bord de mer. Je le sais au fond, que nous ne resterons pas à Clisson. Ce n’est pas le lieu pour lancer mon projet.
Nombreux sont les signes qui nous rattachent à la région natale de Vivien mon compagnon. C’est décidé, nous partons pour le Loir-et-Cher en fin d’année !

Rentrer dans les terres

Après quelques années passées en Loire-Atlantique, notre installation dans le Loir-et-Cher est une nouvelle étape sur notre chemin.
Habiter et travailler dans les environs de Montoire-sur-le-Loir, c’est un souhait, une part de notre projet. Nous avons envie de revenir participer à la vie de cette région. Nous avons envie de contribuer à la dynamique de nos territoires dits ruraux.

Nous déménageons dans quelques jours, pour le village de Prunay-Cassereau, où je compte y ouvrir mon Fournil en Janvier 2020.

Quelques collines sur le chemin

Se lancer dans un tel projet est pour moi un sacré challenge !
Je vous ai expliqué dans cette première partie les racines du projets, comment j’en suis venue à créer le fournil. Dans la seconde partie je compte aborder les freins et petites collines que j’ai pu croiser sur mon chemin, mes doutes et mes peurs.

Merci d’avoir lu cet article fleuve ! À bientôt pour le second volet ;).
N’hésitez pas à visiter la page de la campagne Ulule

pour en savoir davantage sur le projet du Fournil 🙂

2 Comments

  1. Laurelas says:

    Bravo, un si joli projet, que je te souhaite plein de succès 🙂

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  2. Lolli says:

    Mes félicitations !!! C’est génial ce projet 😀 J’adore le pain, ma mémé était boulangère, c’est un beau métier. je te souhaite de réussir dans tes rêves

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